CEIAN 2010

La Vague verte

 

Initiative mondiale pour planter des arbres

Année Internationale de la Biodiversité 2010

HTML Document Menaces principales sur la diversité biologique

les menaces causées sur la diversité biologique par les activités humaines

Release date 13/03/2010
Contributor saidou doumbouya
Geographical coverage Guinée
Keywords Urbanisation, pression démographique, pêche irrationnelle, activités industrielles et minières

Une menace à la diversité biologique est constituée par toute activité, tout processus ou tout événement, qu'il soit naturel ou causé par l'homme, provoquant ou risquant de provoquer un effet néfaste sur la situation ou sur l'utilisation durable d'un élément constitutif quelconque de la biodiversité (PNUE, 1993). Les menaces proviennent de :

  • La Pression démographique
  • Les activités agro-pastorales incontrôlées
  • L'exploitation forestière anarchique
  • La Pêche irrationnelle
  • Les activités Industrielles et Minières
  • L'urbanisation anarchique

Bien qu'étant un pays sous-peuplé, la Guinée connaît cependant des problèmes de population qui découlent de l'inadéquation entre croissance démographique et croissance économique.
Lorsque la pression humaine sur les ressources naturelles du terroir est faible, c'est à dire quand la nature est fertile et la population peu nombreuse, cette gestion de terroir est relativement aisée malgré des pratiques agricoles et pastorales, grandes consommatrices d'espace et de terre: la concurrence pour l'exploitation des ressources en eau, en sols et en bois est faible; ces ressources sont abondantes, se renouvellent facilement; les pratiques de l'agriculture itinérante, de la jachère pâturée, du défrichement par le feu et de la cueillette dégradent certes ce potentiel naturel, notamment en diminuant la couverture végétale forestière et en épuisant la fertilité du sol sans la renouveler, mais la dégradation est lente et paraît supportable et sans danger immédiat.

Cette situation a longtemps prévalu en Guinée, notamment en Guinée Forestière et en Haute Guinée. Elle prévaut encore dans certaines localités de ces deux régions qui sont peu peuplées pour cause d'inaccessibilité ou d'onchocercose ou de manque d'eau de surface.

Par contre quand, à la suite de l'augmentation de la population (accroissement démographique ou immigration) ou de ses besoins (nouvelles techniques, production marchande), ou à la suite d'une péjoration subite du climat (sécheresse), la pression du prélèvement sur les ressources naturelles augmente au delà d'un certain seuil, il arrive rapidement que l'on crée une situation de pénurie, que la régénération naturelle ne soit plus suffisante pour compenser les prélèvements, et qu'ainsi le milieu naturel se dégrade, parfois de façon irréversible. Cette dégradation du milieu naturel par surexploitation est la principale origine de la désertification.

Cette situation a prévalu depuis longtemps dans certaines régions de Guinée, notamment sur le plateau central du massif du Fouta Djallon, en Moyenne Guinée et le long des grands axes de communication (routes, voie ferrée et fleuves), en Haute Guinée. Elle s'étend désormais dans une grande partie de la Guinée Maritime, en zone de mangrove, en Guinée Forestière et dans certaines plaines de Moyenne Guinée.
Jusqu'à présent les réactions des villageois face à une telle situation ont été de deux ordres:

  • d'abord une extension des limites des terroirs villageois, quand cela était possible (Guinée Forestière, Guinée Maritime et Haute Guinée),
  • puis le déplacement des villages ou l'exode rural (Moyenne Guinée).

Fréquemment la dégradation des ressources naturelles des terroirs villageois s'est accompagnée d'une dégradation des structures traditionnelles des villages et notamment des structures de gestion des ressources des terroirs.

Ceci se traduit quotidiennement par des phénomènes de répartition anarchique des champs annuels de culture, de défrichement des zones protégées, de privatisation des terres, de chasse sans respect des équilibres de la faune, de feux incontrôlés, de divagation des troupeaux et finalement d'émigration massive vers la Guinée forestière et la Guinée maritime ou vers la ville. Dans certains villages proches des grandes villes (notamment sur l'axe Kindia-Conakry) l'exploitation commerciale du bois est devenue l'activité essentielle de villageois ayant quasiment abandonné l'agriculture.

La pression démographique dans la partie la plus au Sud de la Guinée Forestière due à l'émigration des dernières années de réfugiés Libériens et Sierra Léonais constitue le phénomène le plus important pour le couvert végétal de cette région.

Il y a quelques décennies, les parcelles forestières destinées à être brûlées puis cultivées étaient désignées par les anciens et après mise en culture étaient laissées en jachère pendant un quart de siècle environ, pour la reconstitution du couvert végétal.

Au fil des ans, les besoins alimentaires grandissants et la demande en terres cultivables se faisant de plus en plus pressante, les durées de mise en jachère tombèrent à 10 ans puis 8 et rapidement 5 ans et maintenant à 3, entraînant une détérioration irréversible des sols pouvant mener rapidement à la désertification et, en tous cas, empêcher même la reconstitution spontanée de la forêt.

12 - 1 - ACTIVITES AGRO-PASTORALES

En Guinée les problèmes des incidences de l'Agriculture et de l'élevage sur l'environnement constituent une réalité préoccupante dans la totalité des régions.

Les impacts des activités agricoles sont d'autant plus fortement ressentis qu'en région tropicale, les sols sont spécialement exposés aux risques de destruction du fait de leur fragilité. En effet, la Guinée ayant un climat contrasté, un relief accidenté, de roches-mères pauvres, son potentiel cultivable est plus qu'ailleurs menacé de dégradation par l'érosion et par la perte de fertilité.

Les causes de ces atteintes sont dans l'ensemble bien connues. L'une des raisons majeures est constituée par les feux de brousse et de forêts incontrôlés lesquels, outre la perturbation des écosystèmes, accentuent le phénomène de l'érosion, surtout au niveau des pentes, sous l'effet des fortes pluies. De surcroît, le feu diminue sur son passage l'activité biologique des micro-organismes du sol et provoque à la fois une élévation de la température au sol et un accroissement de l'intensité de l'évaporation et du ruissellement des eaux. A cela ajouter que les feux détruisent l'apport fertilisant des feuilles, empêchent la régénération du couvert végétal et stérilisent les couches superficielles des sols. Les feux sont habituellement utilisés à des fins agricoles (cultures sur brûlis, cueillette de fruits), pastorales (''régénération'' des pâturages, voire même cynégétiques (bien que la loi l'interdise).

La destruction inconsidérée des couverts végétaux représente un autre facteur, et non des moindres, de la dégradation du sol et du sous-sol, en ce sens que les terres dénudées sont plus facilement emportées par les pluies.

L'amenuisement de la végétation est due en partie au feu, mais très largement aussi aux défrichements et aux déboisements excessifs. Les cultures itinérantes se font aux dépens des espaces boisés. De la même manière, les prélèvements de bois de chauffe et de bois d'oeuvre accentuent la déforestation. L'exploitation abusive par endroits des boisements se double par ailleurs d'un surpâturage de certains parcours par des bêtes en surnombre ruinant ainsi de vastes espaces herbacés et arborés.

Les pratiques culturales inappropriées ne sont pas non plus étrangères à la dégradation du sol et du sous-sol. C'est le cas par exemple des cultures effectuées sur des pentes sans que les précautions anti-érosives nécessaires ne soient prises. C'est aussi le cas déjà cité des cultures temporaires sur brûlis. Et ce sont enfin les méfaits du raccourcissement des jachères sans amélioration des sols (consécutif à la pression démographique et à l'extension urbaine, notamment). Il en résulte que l'usage incontrôlé des intrants chimiques agricoles (engrais, pesticides) se traduit parfois par une pollution des sols et des eaux.

Le diagnostic global indique que le couvert boisé se réduit de jour en jour et la relance économique depuis 1985 risque encore d'accélérer cette disparition si des dispositions ne sont pas prises à temps. On estimait la déforestation à environ 136.000 ha par an pour la période 1976-1980, dont 36.000 au détriment de la forêt dense. Les projets de culture d'exportation (hévéa, palmier à huile, café), l'extension de la dangereuse riziculture sèche font peser de très graves menaces sur la faible couverture boisée de qualité qui a survécu.

12 - 2 - L'INTRODUCTION DE VARIÉTÉS AMÉLIORÉES À HAUT RENDEMENT.

L'une des principales causes de l'appauvrissement des ressources génétiques des plantes cultivées est l'introduction de variétés améliorées à haut rendement potentiel et uniformes, qui remplacent les traditionnels variétés locales. La révolution verte par exemple a introduit des variétés de riz et d'arachide à haut rendement dans les pays en développement où elles ont remplacé les variétés locales. En Guinée, l'introduction des variétés étrangères de riz, tubercules et d'autres plantes cultivées a tendance à faire disparaître les variétés locales qui, jadis assuraient la sécurité alimentaire des ménages de nos populations rurales.

12 - 3 - LES INSECTES RAVAGEURS, LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES

constituent une menace importante pour les plantes cultivées ;

  • la récente infestation des agrumes par la cercosporiose en Moyenne Guinée;
  • la cercosporiose noire du bananier ;
  • la cercosporiose ou ''le sida'' des orangers entraîne d'importantes pertes allant jusqu'à 100% des récoltes dans certains cas. Selon Xavier Mourichon, du département de pathologie végétale au CIRAD qui vient de mener une enquête sur le terrain en Guinée ;
  • le charançon du bananier ;
  • l'helmintosporiose du riz;
  • la cochenille farineuse et les acariens verts du manioc sont des illustrations de menaces causées par les ennemis et maladies.

12 - 4 - LE NOMADISME CULTURAL

Il est préjudiciable à la survie de la biomasse ligneuse. Chaque année, ce sont de milliers d'hectares qui s'envolent en cendre (environ 12 320 000 ha). Les habitats ainsi détruits ne se reconstituent que difficilement et après de nombreuses années.

12 - 5 - LES FEUX DE BROUSSE

Ils constituent un fléau néfaste qui continue de dévorer de vastes étendues et certainement les 2/3 du pays. Ces feux sauvages qui calcinent toutes les ressources forestières soufflent quelquefois des villages entiers et n'épargnent ni les animaux domestiques, ni des vies humaines.

En effet rien que le nord-est de la Guinée qui couvrent les 11 Préfectures les plus sensibles de: Siguiri, Dinguiraye, Mandiana, Kouroussa, Dabola, Kankan, Faranah, Kérouané, Kissidougou, Guéckédou et Beyla, le rapport final d'octobre 1995 du Bureau de Cartographie Thématique et de Télédétection (BCTT), volet suivi des feux de brousse, de la DNFF note:

1987-88 4 939 000 ha brûlés
1988-89 4 661 400 ha brûlés
1992-93 1 199 100 ha brûlés
1993-94 1 578 100 ha brûlés

De novembre à mai et donne une moyenne de 3 094 400 ha de savane brûlée. Cette régression très sensible est due à la sensibilisation et à l'application des techniques de feux précoces.
C'est environ 5 000 000 ha de savane boisée et herbeuse qui sont ravagés chaque année, en Guinée.

12 - 6 - LA CARBONISATION

Elle représente aussi un autre fléau non négligeable. Elle est répandue surtout dans les Préfectures qui avoisinent Conakry à savoir: Boffa, Fria, Dubréka, Coyah, Forécariah et Kindia. Il faut ,également signaler les faibles quantités de charbon exploitées dans les autres Préfectures de l'intérieures. Longtemps axée sur les espèces forestières, elle porte à présent sur certaines espèces fruitières tel que le manguier très domestique. Très dommageable à la biomasse, elle fait l'objet de grande spéculation dont Conakry en est fortement tributaire.

- L'expansion urbaine développe le nombre de fours à briques qui consomment des milliers de stères de bois verts. Ce phénomène aujourd'hui généralisé dans tout le pays détruit les abords et berges des cours d'eau et provoquent leur envasement et leur tarissement. Toutes les Préfectures où se développe cette activité connaissent la disparition progressive de leurs forêts.

Par le fait de l'exploitation forestière anarchique tous les parcs à bois des marchés et grandes agglomérations sont bien fournis. Cette exploitation porte essentiellement sur la gamme d'espèces forestières de valeur précédemment citées. Cette exploitation anarchique cause de très importants dommages à la forêt guinéenne.

12 - 7- LA CHASSE

La chasse constitue pour de nombreux Guinéens le principal moyen de se procurer des protéines. L'exploitation de la faune sauvage et de l'avifaune dépasse largement par endroits, en particulier en Guinée Forestière, l'accroissement naturel, ce qui a conduit à la disparition de certaines espèces. Mais les terroirs sur lesquels ont porté des analyses (zones de Ziama, de Diéké, des Monts Nimba, eaux continentales et marines), ne suffisent pas pour faire un diagnostic précis.

L'homme est directement par la chasse et indirectement par sa seule présence, responsable de la disparition du gibier sur la majeure partie du territoire national. Le pays est en train de perdre une ressource importante sans susciter de réactions en rapport avec l'importance du potentiel d'exploitation qui est refusé aux générations futures. Il est significatif de constater que dans la quasi - totalité des analyses socio-économiques sur le monde rural, la chasse est négligée ou complètement absente de la réflexion et des propositions d'interventions. Si tous les observateurs s'accordent pour faire un diagnostic très pessimiste de la situation actuelle, il n'y a malheureusement aucune donnée quantifiée pour l'étayer et on est contraint de se satisfaire de ''dire d'experts''.

Les forêts classées ont contribué modestement à préserver certaines espèces de leur extermination mais si ce processus est ralenti, il est loin d'être enrayé. Les dernières zônes giboyeuses peu éloignées des villages, présentent des bilans désastreux en particulier pour la faune mammalienne. Les forêts de Ziama et de Diéké sont riches en avifaune typique de la région mais certaines espèces sont menacées. D'autres animaux sont en voie de disparition.

12 - 8 - LA PECHE :

D'après les résultats des recherches halieutiques il ressort que les espèces démersales (poissons crevettes et céphalopodes) sont soumises à une exploitation intensive à la fois par la pêche artisanale et par la pêche industrielle. La pêche artisanale utilise 2.500 embarcations motorisées à 50% et 14 navires de 250 CV pour une production de 50.000 tonnes pour les premiers et 1.200 tonnes pour les seconds. La pêche industrielle quant à elle utilise 95 navires de gros tonnage pour une production estimée de 25.000 à 35.000 tonnes par an pour les espèces demersales, 2.500 tonnes pour les céphalopodes et 1.200 tonnes pour les crevettes sans compter les transbordements en mer et les débarquements effectués à l'étranger. Les résultats des campagnes de recherche indiquent une diminution de moitié de leur indice d'abondance pour la période 1986-1992 (Fontana et al 1992). Selon lui, il est extrêmement difficile d'évaluer les prélèvements en poissons effectués dans la ZEE guinéenne, par ces navires, car tous les chalutiers démersaux débarquent à l'étranger ou transbordent en mer.

En pêche industrielle les navires de gros tonnages équipés d'engins inappropriés détruisent les niches écologiques au moment de leurs opérations de pêche et occasionnent des rejets importants d'espèces en mer. Ils pénètrent aussi dans la zone réservée à la pêche artisanale en occasionnant des effets de congestion sur la pêche artisanale et la destruction des stocks de géniteurs dans les zones de nurseries.

La pollution par les hydrocarbures (huiles usagées et fuel lourd déversées dans l'eau par les navires), par les sociétés de la place et par les sociétés minières de kamsar et de Fria, occasionnent à long terme des conséquences très néfastes pour la faune aquatique. Cette pollution réduit le plancton et les larves de poisson et d'invertébrés dans l'eau et compromet à long terme l'existence des zones de frayère d'où le non renouvellement des espèces halieutiques.

En pêche continentale les captures déclarées de 7000 à 9000 tonnes prouvent déjà une surexploitation des stocks. En plus l'utilisation de dynamites et de plantes ichtyologiques favorise la destruction de la vie aquatique dans les rivières et fleuves.

L'utilisation d'engins de pêche prohibés tels que les filets à petites mailles favorise également la destruction de la ressource.
Le braconnage est aussi un système de piratage des ressources préjudiciable à la faune aquatique des eaux douces (hippopotames, varans, caïmans, crocodiles, etc.). Certains d'entre eux sont même signalés comme animaux en voie de disparition tels que le crocodile cuirassé, et une espèce de varan (Varanus nilotica) et un batracien (phrynobatrachus tokba) (PNAE, 1994).

La cueillette abusive de certaines ressources aquatiques (huîtres) et par des moyens archaïques détruisent les ressources et les habitats de ces dernières.

12 - 9 - EXPLOITATION FORESTIERE :

La Guinée est un pays qui a l'avantage de disposer d'un écosystème forestier tropical. Malheureusement, la couverture forestière de la Guinée a été sérieusement entamée par des causes anthropiques. Seules quelques reliques de forêts primaires subsistent et leur protection est aujourd'hui très aléatoire. Les informations satellitaires disponibles sur l'état actuelle des surfaces boisées de la Guinée sont très inquiétantes. C'est pourquoi le pays a été encouragé à formuler un Plan d'action Forestier Tropical (PAFT) avec l'aide de la FAO.

Le Plan d'Action Forestier de la Guinée (PAFG) met en exergue les menaces et destructions écologiques provoquées par les exploitations forestières. Sur la question, les conclusions du PAFG sont les suivantes :
- La situation actuelle du pays en matière forestière est assez grave et mériter une réflexion approfondie.

Le diagnostic d'ensemble est préoccupant :

  • de vastes surfaces de forêts denses ont disparu, conduisant non seulement à des difficultés d'approvisionnement en bois d'œuvre et contraignant à des importations, mais entraînant une sécheresse menaçante pour les sources.
  • la situation de l'approvisionnement en bois et charbon de bois de Conakry et de quelques grandes agglomérations de l'intérieur devient critique et aboutit à la destruction totale de la végétation ligneuse dans une zone de plus en plus vaste autour des villes.
  • la couverture boisée du pays diminue en quantité en particulier par suite d'une agriculture itinérante qui attaque même les sols à forte pente et ne laisse que des jachères courtes et pauvres
  • la fertilité des sols diminue un peu partout. Pour simplifier, on peut dire que la partie Nord du pays se ''bowalise'' et que la partie Sud se "savanise" chaque année plus rapidement et de façon irrémédiable.
  • Les hauts bassins versants des principaux fleuves de l'Afrique de l'Ouest sont de plus en plus dégradés, ce qui a des conséquences graves sur les régimes hydrauliques locaux et régionaux.

Plusieurs activités liées au bois en Guinée ont essentiellement porté sur les peuplements naturels qui ont rarement été remplacés compte tenu d'une politique forestière qui jusqu'à récemment encore, ne faisait que peu de place à la promotion des plantations forestières destinées à l'alimentation de l'industrie de bois et à une éventuelle exportation.
Les ressources forestières ont toujours été considérées comme une ressource inépuisable à la disposition de l'homme. D'année en année ces ressources s'amenuisent et s'éloignent des grandes agglomérations du pays du fait même des emprises assez lourdes qui pèsent sur elles. L'ampleur du phénomène est d'autant plus importante que l'exploitation revêt multiples formes.

Tableau 34 : Produits forestiers entrant à Conakry par le poste de contrôle du km 36

- FAUNE SAUVAGE

Pour la même période l'exploitation de la faune sauvage a varié de 12.974 à 4.803. unités
Ces statistiques portent sur les produits commercialisés et représentent la consommation de la ville de Conakry au cours des deux années 1993 et 1994.

- CHARBON DE BOIS

PROVENANCE NOMBRE DE SACS NOMBRE DE CHARGEMT POIDS EN TONNE
1 COYAH 18.475 142 6.139
2 KINDIA 70.155 351 8.806
3 FORECARIAH 174.435 872 20.977
4 DUBREKA 82.360 411 13.294
5 FRIA 36.980 184 12.479
6 BOFFA 7.935 40 517.4
7 TOTAL 400.341 2000 62.212

La destruction des forêts n'est pas de nature à donner de la quiétude aux animaux sauvages .Dans les conditions normales la migration de la faune n'a lieu qu'à la quête de la nourriture et de la quiétude pour la reproduction. Mais la destruction des habitats, les feux de brousse répétés et la chasse incontrôlée aux alentours des grandes agglomérations, dans certains endroits névralgiques à l'intérieur de la Guinée ont provoqué la migration des grandes et moyennes faunes vers les zones les plus reculées, moins accessibles et peu peuplées. Ces zones qui constituent aujourd'hui les derniers grands refuges des animaux doivent donner naissance à des parcs et réserves pour la sauvegarde de la diversité biologique.

Ces principales zones sont::

  • Madina Oula à Kindia
  • Ourékaba (forêt de Pinselli) à Mamou
  • Malin (Téguéréya, Saramoussayah) à Mamou
  • Farinta-Soyah à Mamou
  • Kanfarandé/Dabiss à Boké
  • Fello Koundoua et le long du fleuve Bafing à Tougué
  • La forêt classée de Nyalama à Lélouma
  • La chaîne Madina Badiar/Niokolo à Koundara
  • La forêt de Mafou à Faranah
  • La forêt classée de Kounsignaki à Consotami (Télémélé)
  • Les forêts de Gadha Woundou à Koubia
  • Le Mont Béro à Beyla
  • Le Mont Nimba à Lola
  • Le massif de Ziama à Macenta
  • Le massif de Diecké à Yomou
  • La mangrove et les îles.
  • Toutes les forêts classées et le long de tous les grands fleuves.
  • Le massif de Kounounkan à Forécariah
  • Les pics de fon et de Tibet

12 - 10 - ACTIVITES INDUSTRIELLES ET MINIERES:

Source/ Schéma directeur d'aménagement du territoire

 

La Guinée est dotée d'un bon potentiel minier. Son paysage est cependant marqué par les vastes saignées de mines à ciel ouvert dont les effluents sont insuffisamment contrôlés et les parties exploitées n'ont toujours pas été réhabilitées.

Les activités minières ont aussi d'importantes incidences sur le couvert végétal, les sols et la faune. Elles entraînent non seulement une modification des paysages, mais elles provoquent de graves pollutions par les rejets dans l'atmosphère, les eaux et les sols.

L'industrie minière et l'exploitation minière artisanale causent de nombreux dommages à l'environnement et peuvent, faute de mesures préventives et curatives, mettre dangereusement en jeu le développement des zones environnementales des sites d'exploitation. La Basse - Guinée et la Haute - Guinée sont les principales régions actuellement affectées par ce phénomène.

Par rapport aux dégâts causés, les mesures correctives sont encore insuffisantes comme le donne à le constater le tableau ci-après datant de 1992.

SOCIETES MINIERES Superficie totale dégradée Superficie totale restaurée
1 OFFICE DES BAUXITES DE KINDIA 300 hectares 10 hectares
2 SOCIÉTÉ FRIGUIA 418 hectares 206 hectares
3 SOCIÉTÉ AREDOR 570 hectares 70 hectares
4 COMPAGNIE DES BAUXITES DE GUINEE 200 hectares 77 hectares

Les analyses faites jusqu'ici sur les impacts des activités minières sur l'environnement ne sont pas assez documentées. Ce sont des observations préliminaires qui sont faites. Leur conclusions sont évidemment suffisantes pour justifier la réalisation d'une étude complète de ce secteur clé de l'économie guinéenne.

Les études récentes réalisée par le Projet Pilote Mont Nimba (PNUD/UNESCO) confirment que l'exploitation de l'important gisement de fer se trouvant dans le Mont-Nimba est de portée économique nationale et qu'en conséquence le projet ne peut pas être renié

Cependant le projet de Gestion des Ressources Rurales (PGRR) qui cible des zones des monts Nimba considère qu'il est important de renforcer le dispositif de protection de la réserve de biosphère.

Selon l'étude du projet Pilote Mont Nimba, le besoin pressant de prendre les mesures nécessaires s'impose par le fait que les aires centrales de cette réserve de biosphère dont l'une est inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril, sont menacées par les populations riveraines en convoitent les terres et ne comprennent toujours pas pourquoi on le leur en interdit l'accès. Le braconnage est intense dans l'aire de transition de la réserve du fait de la rareté du gibier dans la zone tampon. Malgré les campagnes de sensibilisation de la population sur l'intérêt de maintenir ces espaces en réserves strictement protégées, aucun progrès n'a pu être noté dans le comportement de la population.

La création d'un système de protection technique efficace est inévitable aux alentours des aires centrales, mais il ne pourra être réellement opérationnel qu'au moment où l'on sera en mesure d'offrir à la population (les villages riverains en priorité) des activités nouvelles visant à modifier en profondeur sa façon de vivre.

12 - 10- DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES ET URBANISATION

Le développement des infrastructures (urbanisation, voies de communication, grands aménagements énergétiques, Hydroagricoles) Provoquent des pertes considérables de la diversité biologique :

12 - 11 - VOIE DE COMMUNICATION:

Avec 14.000 km de route classée la Guinée malgré sa faible capacité de desserte accumule 21.000 ha de perte en écosystèmes de grande valeur.

A cette perte s'ajoute les dégâts causés par l'ouverture des carrières pour l'emprunt de terre de terrassement et matériaux de construction divers, sans compter les méfaits de la Division des habitants et la fragilisation des écosystèmes rendus facile d'accès.

12 - 12 - GRANDS AMÉNAGEMENTS :

La construction des barrages de retenue pour la production de l'énergie ou l'irrigation entraîne l'engloutissement d'importantes superficie et de biocénose.
En exemple l'emprise de la retenue du barrage de Garafiri fera disparaître 7500 ha de savane guinéenne et 150 ha de forêt galerie.

La biomasse végétale située en zone inondable est estimée à 172.000 stères; en outre la construction de la ligne électrique se fera au dépend d'un volume non négligeable de la biodiversité.

12 - 13 - L'URBANISATION :

Le développement des infrastructures urbaines représente une menace sur la diversité biologique.

Il s'agit d'abord de la disparition des écosystèmes préexistants, l'effet de la pression des besoins domestiques en bois d'œuvre de service et en bois de feu sur l'environnement forestier.

Les infrastructures urbaines sont loin d'assurer les conditions élémentaires de salubrité.

C'est ainsi par exemple qu'à Conakry l'absence d'assainissement urbain, le non traitement des déchets et celui des eaux usées et surtout la négligence des industries d'hydrocarbures risque à long terme d'être catastrophique pour la faune marine et pour le secteur de la pêche. Elle entraîne une réduction des larves de poissons et menace à terme l'existence des zones de mangrove avec toutes les conséquences sur le renouvellement des espèces démersales.