CEIAN 2010

La Vague verte

 

Initiative mondiale pour planter des arbres

Année Internationale de la Biodiversité 2010

HTML Document Résumé

Cette page est le résumé de la  monographie nationale
Release date 17/06/2010
Contributor saidou doumbouya
Geographical coverage Guinée
Keywords CBD, Convention, différentes régions de la guinée

I - CONTEXTE:

La Guinée possède quatre régions naturelles et un climat à deux saisons dont la durée varie d'une région à l'autre. La saison des pluies varie de 3 mois au Nord à plus de 9 mois au sud-est. La hauteur d'eau annuelle varie de 4 000 mm (Région côtière) à 1 300 mm (Haute Guinée); les précipitations culminent partout en juillet et août.

LA BASSE GUINÉE

Elle couvre 15% de la surface totale ( 36 200 km2) et comprend une zone côtière marécageuse derrière laquelle s'étend une plaine s'élevant lentement jusqu'au pied des collines du Fouta Djallon. La pluviométrie annuelle varie entre 2 000 et 4000 mm. La densité de population actuelle est estimée à 29 hab./ km2 (hors Conakry) et sa croissance démographique est évaluée à 2,3%. La dégradation du potentiel forestier, suite à l'extension des terres agricoles et l'exploitation de bois de chauffe pour Conakry, est très accentuée. Actuellement, les forêts couvrent seulement environ 8% de la superficie.

LA MOYENNE GUINÉE

Elle couvre 63 600 km2 soit les 26% de la superficie du Pays et regroupe 1,6 million d'habitants (27%), dont 1,4 million de ruraux (88%). La pluviométrie annuelle varie entre 1 500 et 2 000 mm. Le manteau forestier ne couvre que 13% de la région, soit 800 000 ha de forêt dense sèche et 50 000 ha de lambeaux de forêts reliques de l'ancienne forêt dense d'altitude. Il n'existe plus réellement de massifs forestiers en dehors de quelques petites forêts classées et les 450 ha de plantations de pins de Dalaba. Les sols sont en grande partie très dégradés, la baisse de leur fertilité est liée aussi bien à l'érosion physique et qu'à la dégradation de leur structure physico-chimique. Sur les plateaux et les pentes, les bowés dominent; les sols de bas de pentes sont en général acides et chimiquement pauvres; les sols de plaines sont souvent très mal structurés, très acides et peu riches en matières organiques. Seuls quelques sols de bas-fonds présentent un bon potentiel de production.

LA HAUTE GUINÉE :

Elle couvre 96 700 km2, ce qui représente 39% du territoire et regroupe 1,2 million d'habitants (21%), dont 0,89 million de ruraux (75%). C'est une région de savane, située entre 200 et 400 m d'altitude. Des dégâts considérables causés par les feux de brousse, l'exploitations minières peu contrôlées et l'importante consommation de bois de chauffe dans les grandes agglomérations.

LA GUINÉE FORESTIÈRE

Elle couvre 49 500 km2 ce qui correspond à 20% de la superficie de la Guinée. Sa population s'élève à 1,1 million d'habitants (20%) dont 0,97 million de ruraux (85%). Cette région est soumise à une croissance démographique importante (3,1%). La croissance naturelle est renforcée par une forte migration issue de la Haute Guinée et un afflux considérable de réfugiés aussi bien de Sierra Leone que du Liberia. Sa densité de population actuelle est estimée à 22 hab./ km2.

II - APERÇU GENERAL

La Guinée recèle un patrimoine de diversité bioécologique unique en Afrique de l'Ouest notamment dans ses reliques de forêts denses humides qui constituent l'extrémité nord occidentale de la grande forêt tropicale guinéo-congolaise. Les spécialistes en écologie considèrent par exemple que les forêts de Ziama et de Diécké en Guinée forestière, se situent respectivement au 4ème et au 7ème rang des 12 sites majeurs pour la conservation de la biodiversité en Afrique de l'Ouest. Cette diversité biologique joue un rôle prédominant dans l'économie et la qualité de vie des populations rurales et urbaines de la Guinée. Sur la base du dernier recensement général, la Guinée compte aujourd'hui 6 millions d'habitants, avec un taux de croissance démographique de 2,8% par an. La densité moyenne est de 24 habitants/km2. Cette population se caractérise par la forte proportion de jeunes (45% ont moins de 15 ans) et 51% ont entre 15 et 64 ans). Ce rajeunissement a pour conséquence immédiate, l'accroissement du poids des investissements sociaux notamment dans les secteurs de la Santé, de l'éducation, et de la protection de l'environnement. L'urbanisation reste faible. Seulement 30% de la population vivent dans des centres urbains, dont 54% habitent l'agglomération de Conakry. A l'échelle régionale, il n'existe pas de métropole d'équilibre face à la capitale capable de concentrer d'importantes unités industrielles, de centres d'affaires, de l'administration, avec des emplois tertiaires et de services sociaux. La Basse Guinée et la Guinée Forestière constituent des zones de forte concentration due à l'exode rural; ce qui se traduit par un écart marqué entre les besoins de la population et les disponibilités en ressources. Il s'ensuit une dégradation accélérée des ressources naturelles par la surexploitation par des méthodes traditionnelles déjà inadaptées aux conditions de conservation de la biodiversité.

La population guinéenne est répartie entre les quatre régions naturelles du pays de façon inégale. Cette répartition qui traduit aussi une diversité culturelle et ethnique jadis très marquée est en voie d'intégration.

Le seuil de pauvreté absolu défini est de 296 $ US et le seuil d'extrême pauvreté est de 173 $ US. 40% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue. Cette proportion atteint 52% en milieu rural. L'extrême pauvreté touche 13% de la population et 18% de la population rurale. Il est à noter aussi une forte disparité régionale. Le poids sensiblement le plus élevé de la pauvreté est enregistré en Haute Guinée et en Moyenne Guinée (62% et 51% respectivement). Le taux d'analphabétisme de la population guinéenne adulte en 1996 était de 69%.

Cependant, une gestion rationnelle des différentes ressources biologiques que renferme le territoire guinéen contribuerait largement au développement durable du pays, alors que le contraire entraînerait un manque à gagner considérable, de conséquences désastreuses dans un avenir peu lointain. Devant ces difficultés sur le plan économique et social le Gouvernement a élaboré une stratégie globale de développement à moyen et long terme appelée " Guinée, vision 2010 " " Et à l'instar de nombreux pays du monde, la Guinée a participé activement à l'élaboration de la convention sur la diversité biologique qu'elle a signée à Rio de Janeiro en Juin 1992 et ratifiée le 7 Mai 1993, devenant ainsi le deuxième pays africain et le seizième de toutes ses Parties contractantes. La République de Guinée est l'un des pays africains de la zone tropicale doté d'une importante diversité biologique. Il convient de signaler que dans les conditions actuelles, ce capital biologique naturel n'est pas suffisamment connu, encore moins convenablement et pleinement mis à profit. La diversité biologique de la Guinée se dégrade à un rythme assez considérable. De nombreux efforts ont été consentis mais les mesures de conservation et d'utilisation durable sont insuffisantes et inexistantes par endroits. C'est pourquoi, dès à présent, le Gouvernement s'est résolument engagé à instaurer un développement durable en Guinée par le consentement à regarder la politique de développement national au filtre des contraintes nouvelles, convaincu que seule une telle démarche permettra de tirer pour l'avenir et les générations futures, les bénéfices du développement durable. Au titre des acquis, entre autres, le Plan National d'Action pour l'Environnement (P.N.A.E.) déjà adopté par le Gouvernement. Entre autres priorités, la protection des ressources naturelles et la conservation de la diversité biologique représentent des centres d'intérêt du P.N.A.E.

 

III - INVENTAIRE DE LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE

La nécessité de disposer d'études nationales sur la diversité biologique a été reconnue au début des négociations tendant à l'élaboration de la Convention sur la diversité biologique.

En Février 1990, le Groupe Spécial d'Experts Juridiques et Techniques sur la diversité biologique recommandait l'établissement de monographies nationales dans lesquelles seraient indiqués les coûts et les avantages de la conservation et de l'exploitation durable de la diversité biologique ainsi que des besoins non satisfaits.

L'article 6 de la convention sur la diversité biologique dispose que chacune des Parties contractantes élabore des stratégies, plans ou programmes nationaux tendant à assurer la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique.

L'article 7 aussi dispose que chacune des Parties contractantes: - identifie les éléments constitutifs de la diversité biologique importants pour sa conservation et son utilisation durable, en tenant compte des écosystèmes et habitats, des espèces et communautés, des génomes et des gènes - identifie les processus et catégories d'activités qui ont ou risquent d'avoir une influence défavorable sensible sur la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique

Lors de la conférence de Nairobi pour l'adoption du texte convenu de la convention sur la diversité biologique, de Mai 1992, était adoptée la résolution 2 par laquelle la conférence reconnaissait l'importance des monographies nationales pour l'élaboration des stratégies et plans d'action nationaux.

Dans la double perspective de mise en œuvre du plan national d'action pour l'environnement et de ses obligations internationales, le Gouvernement guinéen a , avec l'appui du P.N.U.E. sur financement du F.E.M. élaboré la Monographie documentaire national sur la diversité biologique dans le respect des lignes directrices préparées par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement à cet effet. Cette étude a rassemblé et analysé les informations disparates disponibles et accessibles se rapportant à la diversité biologique nationale.

Sous la supervision du Ministère des Travaux Publics et de l'Environnement, l'Unité Nationale pour la Diversité biologique (UNBio) mise en place pour la préparation de la Monographie documentaire a contrôlé la préparation de la Monographie et contrôlera la préparation des stratégies, plans et programmes nationaux d'action de conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique. L'Unité Nationale pour la Biodiversité (UNBio) est un groupe multisectoriel et multidisciplinaire composé de 18 membres qui sont des représentants désignés par les Directions techniques responsables de l'Environnement, des Forêts et Faune, de l'Agriculture, du Plan et Développement économique, de l'Elevage, de la Météorologie, de la Recherche Scientifique et Technique, de la Recherche Agronomique, de la Topographie et Cartographie, des Sciences Halieutiques, de l'Université de Conakry, de la Recherche Océanographique et des ONG. Cette composition a eu pour objet de promouvoir la concertation et renforcer le dialogue entre les parties œuvrant dans le domaine de la conservation et de l'utilisation de la diversité biologique.

La collecte documentaire sur la diversité biologique a permis:

1°/ - D'inventorier 6 926 espèces de faune et de flore classées en 5 règnes et un non règne ( selon MARGOLIS et SCHWARTZ), dont

a) 3 273 animalia représentés par: - 1 734 invertébrés (14 spongiaires, 8 cnidaria ,11 vers plats, 2 3 nématodes, 163 mollusques, - 45 annélides, 65 arachnides, 184 crustacés, 1 177 insectes en 12 ordres, 7 chetognathes, 20 échinodermes, 1 hémichordé et 16 chordés), et 1 529 vertèbres repartis en - 35 chondrichthyes, 501 osteithyes, 76 amphibiens, 140 reptiles, 518 oiseaux et - 260 mammifères

b) 3 076 plantae représentés par: - 55 bryophytes (hépatique et mousse), 157 ptéridiphytes (lychopodiophyta et autres - 11 Gymnospermes (3 cycadaceae 8 pinaceae), 2 833 angiospermes ( 2 067 dicotylédones et 766 monocotylédones) , - 237 protocaryotae (protozoaires, algues) et - 167 protoctista (bactéries, mycoplasmes et rickestties), - 142 eumycota ( champignons, lichens), - 31 espèces de virus (non règne).

La monographie sur la diversité biologique a relevé: - comme espèces endémiques: 69 plantes, 20 poissons osseux, 1 reptile, 1 amphibien, 1 mammifère et 1 insecte; - comme espèces menacée: 41 plantes, 8 insectes, 93 poissons osseux, 7 requins 6 raies, 8 crustacés, 6 céphalopodes, 1 amphibien, 8 reptiles, 10 oiseaux et 47 mammifères; - comme espèces vulnérables: 16 plantes, 9 amphibiens, 7 reptiles, 1 oiseau et 9 mammifères.

2° / De définir les principaux enjeux:

a) - ENJEUX RURAUX:

* 60.000 Km2 de terre agricole, soit ¼ de la superficie de la Guinée pour environ 4 millions de ruraux mais repartis de façon relativement déséquilibrée entre quatre régions naturelles de densités très différentes.
* Une fertilité des sols en dégradation constante du fait de la réduction du temps de jachère suite à la pression démographique toujours grandissante;
* Un taux annuel de déforestation de 36 000 ha /an, extrêmement préoccupant pour une population dont le taux de croissance est de l'ordre de 2.8 % par an.
* Des feux de brousse qui dévorent écosystèmes, villages et greniers tous les ans sur plus de 5.000.000 d'hectares avec des dommages incalculables sur la diversité biologique.
* Des pratiques agricoles inappropriées et le plus souvent prohibés, entraînant l'érosion, la destruction des terres cultivables, l'inondation et l'envasement et le recul de la diversité biologique;

b) - ENJEUX HYDROLOGIQUES :

* Château d'eau de l'Afrique de l'Ouest, la Guinée recèle un bon potentiel hydraulique utilisable pour le développement de l'énergie, du transport et de l'irrigation.
* La dégradation de l'environnement occasionne déjà un régime irrégulier et des étiages marqués des cours d'eau, une érosion des berges, un comblement des lacs, des étangs et les lits des rivières et des fleuves suite à l'agression des bassins versants.
* Une dégradation accentuées des écosystèmes aquatiques et de la diversité biologique.

c) - ENJEUX MARINS:

La Guinée est doté d'un bon potentiel de ressources halieutiques. - La zone côtière est riche en crevette; - Le plateau continental est riche en espèces démersales et en ressource pélagiques importantes; - Malheureusement les stocks ont été surexploités ces dernières décennies, essentiellement par des armateurs étrangers insuffisamment contrôlés.

d) - ENJEUX BIO- ÉCOLOGIQUES - La Guinée recèle un patrimoine de diversité biologique riche et varié.- Ce patrimoine est en danger de disparition du fait de l'abus des ressources, accentué par la pression démographique. Le phénomène est plus préoccupant, quand on sait qu'hier la Guinée était couverte

* de forêts dense humides dans toute sa partie Sud-Est
* de forets sèches dans la moitié Nord;
* des forêts denses mésophiles depuis Boké jusqu'à Mamou en passant par Kindia.
* la situation d'aujourd'hui est toute autre, la forêt a disparu, faisant place à la savane qui couvre déjà 68% du territoire national.
* la faune aussi disparaît au rythme de la forêt, agressée, traquée de toute part par les chasseurs, les feux de brousses, l'agriculture itinérante, les différentes formes d'exploitations irrationnelles des ressources biologiques et les formes inadéquates de mise en valeur de l'environnement.

e) - ENJEUX ÉNERGÉTIQUES : - Le bois de feu représente le combustible principal voir unique source d'énergie au foyer avec le charbon. Ce qui donne naissance à une surexploitation des formations ligneuses par rapport aux possibilités écologiques; la dégradation suite à la surexploitation est plus spectaculaire dans les zones proches des centres urbains dont les besoins croissent avec la démographie.

Les causes nationales fondamentales de la perte de la diversité biologique sont d'ordre démographique, économique, institutionnel, réglementaire et technologique dont les facteurs sont entre autres les suivants:

1. L'augmentation de la demande de ressources biologiques due à la croissance démographique et au développement économique;
2. Le manque de considération par le guinéen des conséquences à long terme de ses activités sur l'environnement, souvent imputable à l'ignorance, à l'inexistence ou à l'insuffisance d'une réglementation efficace et au manque d'information et de sensibilisation suffisantes.
3. Le manque d'appréciation des conséquences d'utilisation de technologies non appropriées;
4. Le manque de reconnaissance par l'économie de marché de la valeur réelle de la diversité biologique;
5. Le manque de contrôle par les politiques gouvernementales de la surexploitation des ressources biologiques;
6. L'accroissement de la migration humaine.
7. Les activités agro-pastorales incontrôlées
8. L'exploitation forestière anarchique
9. La pêche irrationnelle
10. Les activités minières et industrielles
11. L'urbanisation anarchique
12. Les feux de brousse

3°/ - Faire le point sur les efforts de conservation et d'utilisation durable de la diversité biologique

- Au plan législatif Multiples sont les textes applicables dans le domaine de la diversité biologique, en l'absence d'un instrument juridique exhaustif traitant globalement les divers aspects de la conservation et de l'utilisation rationnelle de la diversité biologique. Bien que ces textes aient la diversité Biologique comme objet principal, leurs finalités divergent nettement en fonction de la perspective du législateur qui peut être animé par un souci de conservation, de protection ou guidé par des objectifs de développement. Les textes qui se rapportent directement à la conservation et à l'utilisation rationnelle de la diversité Biologique sont:

* Le code sur la protection et la mise en valeur de l'environnement,
* le code forestier,
* le code foncier et domanial,
* le code de protection de la faune et de réglementation de la chasse,
* le code de la pêche,
* le texte réglementant la profession d'exploitants forestiers,
* le texte portant réglementation des industries du bois,
* le texte portant sur la police sanitaire des animaux,
* le texte instituant les études d'impact environnemental: préalables à l'implantation des projets de développement,
* le texte portant préservation du milieu marin,
* la lettre de politique de développement agricole,
* le schéma directeur d'aménagement du territoire etc..

Au plan Conservation in - situ: Le classement des forêts a débuté depuis 1936 (époque coloniale) et a continué timidement après l'indépendance.

* Les forêts classées: Elles couvrent aujourd'hui 4,8 % du territoire national avec un total de 162 forêts pour une superficie de 1.182.133 ha.
* Le Patrimoine Mondial : Sur le plan administratif, il se localise dans la Préfecture de Lola. Il est constitué de la chaîne du Nimba, la forêt de Déré et des collines boisées de Bossou qui constituent les centrales de la réserve de la biosphère des Monts Nimba (aire centrale de la chaîne des monts Nimba, aire centrale de Bossou, aire centrale de Déré) dont la surface totale est de 18 800 ha. La faune du Nimba est d'une richesse exceptionnelle. Cette richesse tient à la diversité des milieux. Cependant la destruction par la chasse et le braconnage ont fortement réduit les populations des Mammifères, très appréciés pour leur chair.
* Les réserves de la biosphère: Elles sont constituées de la réserve des Monts Nimba '145 200ha) et du Massif du Ziama (112 300 ha) pour une superficie totale de 257 500ha. La réserve naturelle des Monts Nimba a été créée en 1944. La réserve du Ziama a été créée quant à elle en 1942 et classée réserve de la biosphère en 1981. La réserve MAB en Guinée couvre une superficie de 129 430 ha (17 130 ha comme partie guinéenne des monts Nimba et 112 300 ha pour le Ziama).
* Parcs nationaux: Badiar Sud 8600 ha et Mafou 52 400 ha
* Les forets protégées traditionnellement: concernent des bosquets et surfaces forestières présentant un certain intérêt communautaire et qui sont déclarées protégées par les collectivités sociales
* Les forêts sacrées: dont les origines remontent à l'âge des communautés qui les adorent.
* Les plantations forestières: Elles couvrent environ 42.000 ha. Les espèces sont surtout exotiques ( pins, teck, acacia, anacardier, gmelina, etc). La presque totalité appartient à l'Etat. La tendance actuelle est de créer des plantations communautaires, familiales ou privées.

Au plan conservation ex - situ

La Guinée ne dispose que de certains vestiges de l'époque coloniale tel que le Parc de Camayenne à Conakry, le Jardin A. Chevalier à Dalaba qui conservent encore quelques espèces exotiques.

Au plan institutionnel

Pour marquer sa considération pour la qualité de l'environnement le gouvernement a, sur le plan structurel créé - un Ministère chargé de l'Environnement - un Conseil National de l'Environnement - une Direction Nationale de l'Environnement

Au plan programmes

a) - Des projets importants tels:

* le Projet de Gestion des ressources forestières (PROGERFOR)
* le Projet de gestion des bassins du Haut Niger
* le Projet d'aménagement intégré du massif du Fouta Djallon
* le Projet de Gestion de l'espace Rural et des Forêts
* le Projet mangrove de Sangaréah
* le Projet Etude Côtière
* le Projet relatif à la convention Ramsar pour la protection de l'avifaune des îles Tristao
* le Projet de protection des Tortues marines de Guinée-Ecologie
* le Projet Régional des Parcs NIOKOLO Badiar
* Le projet d'aménagement du Parc de Mafou.

b) - Des investissements publics dans le domaine de l'environnement

On estime à 32% l'ensemble du programme d'investissements publics consacrés aux actions environnementales, dont 14% mobilisées pour la conservation et la protection des ressources naturelles

Cependant les mesures de préservation élaborées jusqu'à présent ne sont pas suffisamment efficaces pour la protection et le renouvellement des ressources biologiques.


IV - RECOMMANDATIONS GENERALES

a) - Préparer au plus vite la politique, les stratégies et les plans d'action sur la diversité biologique

Les bénéfices durables qui peuvent être obtenus de la nature sont fonction du maintien de l'équilibre entre les besoins économiques et la préservation de la stabilité écologique des écosystèmes. C'est pourquoi il faut renforcer les mesures nationales, collectives et individuelles publiques et privées pour la conservation et l'utilisation des ressources biologiques dans le respect des limites physiques de la productivité de la biodiversité et de la beauté naturelle des sites dans le maintien et l'amélioration de la productivité des sols, dans le respect du fonctionnement des systèmes naturels, l'étude des impacts prévisibles des activités susceptibles de perturber les systèmes naturels et les mesures de réduction ou compensation des effets négatifs et la restauration des zones dégradées par les activités.

b) - Adopter des mesures urgentes:

La diversité biologique en Guinée comme dans la plupart des pays environnants est de plus en plus menacée par la destruction des habitats, la surconsommation des ressources végétales et animales. Ces dommages essentiellement liés à l'activité humaine risquent de compromettre gravement l'avenir de notre développement.

Pour préserver la vitalité et la diversité des gênes, des espèces et des écosystèmes, les mesures radicales ci - après doivent être appliquées de toute urgence:

1. Procéder à l'inventaire et à l'évaluation des écosystèmes et de la diversité biologique
2. Renforcer les périmètres déjà classés par une redélimitation, un aménagement et un plan de gestion
3. Renforcer les capacités institutionnelles
4. Établir un réseau national d'aires protégées
5. Assurer une surveillance continue et une évaluation de l'environnement
6. Renforcer la participation populaire à la conservation
7. Créer des valeurs par l'utilisation des méthodes qui tout en soutenant les écosystèmes pour le long terme génèrent des apports financiers pour les populations partenaires
8. Restaurer les aires dégradées
9. Promouvoir une agriculture intégrée à l'environnement
10. Renforcer la législation
11. Renforcer la recherche de technique et de technologies intégrée
12. Mettre en place un comité national des espèces en péril
13. Concevoir une stratégie efficace de lutte contre les feux de brousse
14. créer un centre d'information sur la diversité biologique dont la mission sera de :

* veiller à la mise en œuvre de la convention sur la diversité biologique en Guinée.
* Fournir aux spécialistes des informations utiles en biodiversité, biosystématique
* Sensibiliser les décideurs et le grand public;
* Créer et entretenir une base de données pour la conservation et la gestion des ressources naturelles et des biotechnologies ;
* Publier des travaux de recherche sur la diversité biologique;
* Etre au service des décideurs, industriels, scientifiques, organisations environnementales et agir à titre d'intermédiaire entre les utilisateurs et les fournisseurs de l'information sur la diversité biologique.
* Promouvoir la collaboration avec les organisations et institutions intervenant dans le domaine de la biodiversité.
* Servir de point focal d'un réseau constitué par toutes les agences nationales et internationales publiques et privées impliquées à la conservation ou à la mise en valeur de la diversité biologique.